Bien le bonjour !
Je me présente : Lisa. Ravie de vous rencontrer.
Plantons le décor : pour moi l'écriture est un jeu, et un jeu de séduction.
Ceci un texte pour vous introduire à mon univers. La porte claque. Il me voit comme cela, cet homme que j'ai enfermé. Lui, je le vois comme ceci ...
La porte claque. Je suis
dedans, je suis tout seul, elle a claqué.
Tu es dehors, tu es
partie, et je demeure. Avec ton odeur sur la peau, avec mon corps encore tout
chaud, je suis resté comme hébété quand cette porte a fermé.
La porte claque. Et c’est
mon univers qui tangue. Enivré, je titube en avant. J’espère tomber. Tomber en
amour, pour que tu me rattrapes. Mais cette maudite planche à gonds a claqué,
et je demeure.
Dehors, il fait jour.
Dehors, il fait beau. Dehors, il se vit des choses. Dehors …
Mais dehors, c’est déjà
trop loin. La seule issue à mon univers clos vient de se refermer. Tu as coupé
mon ombilic, ce qui me rattachait au monde nourricier des songes.
La porte est fermée.
Muette, silencieuse, presque sentencieuse. Elle filtre la lumière, elle filtre
la musique, elle filtre l’univers et ne m’en laisse que les miettes. Vagues
vocales à la dérive. Raies striées autant que criardes. Elles se faufilent sous
le seuil. Appauvries, elles passent quand même, ces couleurs ! Je me
penche, m’agenouille, et plaque mon visage au sol. J’espère saisir ton image.
Je sais, je sens : tu n’as jamais voulu partir. C’est que le Destin t’a
joué un tour ! Derrière la porte, toi aussi, tu demeures. Tu es là. Je le
sais, je le sens. Alors, je regarde de toutes mes forces. Sous la porte, des
ombres, des formes. Les tiennes ?
La porte a claqué, je
suis à terre. Tu as emporté la lumière en partant. Il ne reste que les
ténèbres. Cette maison se mue en antre, en grotte, en tertre. Cependant, je
demeure, le nez écrasé sur mon lino, sans changer, sans broncher, sans pleurer.
Je reste, là, à observer sous la porte, l’ombre du monde. Je cherche ta trace.
Et puis, c’est trop. Trop
long, trop dur. Je ne te vois pas. Je ne t’entends plus. Je me relève, et
titube dans la chambre. Les draps sont encore tièdes de toi. Je replonge dans
l’océan de nos ébats. Sous les draps, je peux te rejoindre. Ton odeur, mes
souvenirs…
Depuis que la porte a
claqué, un temps a passé. Je reste, sur le lit, à penser. Je pense à toi. Il ne
saurait en être autrement. Pantelant, je songe. Ta main qui me caresse. Nos
regards qui se croisent. Les jeux qui étaient les nôtres. Cette complicité qui
me manque.
Et puis, elle claque,
encore. La porte a claqué, te voilà rentrée. Je bondis hors du lit. Tu es là,
c’est bien toi. Toi qui m’avait abandonné. Toi qui m’avait laissé. Tu es là. Tu
es revenue. Avec amour, je te rejoins. Avec tendresse, tu me tends la main.
Dans tes yeux, je lis que tu es désolée. Alors moi, je te pardonne. Encore.
La porte a claqué. Tu
m’es revenue. Tu me prends dans tes bras, tu me caresses la nuque. Je ferme les
yeux, je frissonne de plaisir. Tu m’es revenue, plus rien d’autre ne compte.
Je voudrais te dire à
quel point tu m’as manqué. A quel point je suis triste quand tu me laisses. Les
mots ne viennent pas. Et s’ils venaient, je ne pourrais pas les dire. Je suis
tel Cassandre : quand je m’exprime, tu ne comprends pas. C’est que je suis
un poète : mes mots pompeux glissent sur l’éclat de tes cheveux. Mes métaphores
se noient dans tes yeux. Quand je chante mon adoration pour toi, tu n’entends
qu’un vague jappement, et me souris.
La porte a claqué, mais
je ne t’en veux pas. Tu es partie, mais tu es encore là. Même si tu ne
m’entends pas, je sais que tu m’aimes. Là est l’essentiel.
Lisa
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